Direction de numéro : Valérie Lépine, Marc D. David
Cette seconde édition des Cahiers du RESIPROC est consacrée aux enjeux, aux modalités d’apprentissage et aux conséquences de la formation des communicateurs. La dispersion en de nombreux domaines ou activités des métiers de la communication invite à réinterroger le socle des compétences communes et des compétences spécialisées nécessaires à l’exercice de ces métiers. Ce numéro invite à penser l’articulation, dans un domaine particulièrement exposé à des évolutions incessantes, entre pratiques professionnelles et formation en communication.
Table des matières
Pratiques et réflexions autour des dispositifs d’apprentissage et de formation des communicateurs
Valérie Lépine, maître de conférences,, Université Grenoble Alpes
Marc D.David, professeur,Université de Sherbrooke
Quels dispositifs de formation et quelle pédagogie en communication?
Bats Raphaëlle, Conservateur des bibliothèques, enssib,
Peyrelong Marie-France, Maître de Conférences, enssib
Vila-Raimondi Martine, Maître de Conférences, Université Jean Moulin-Lyon 3
Brand review: quand la casuistique coopérative tuteurée prend le relai de la formation théorique.
Cotton Anne-Marie, Maître de conférence, Arteveldehogeschool University College Gent
Innovation organisationnelle dans la phase amont d’un projet de diplôme universitaire professionnel dans le secteur de la communication digitale.
Larroche Valérie Maître de conférences, IUT Lyon 3
De la fragmentation procédurale à l’émiettement épistémologique. Quelles articulations pour la production discursive ?
Bertrand Labasse, Université d’Ottawa
Employabilité, insertion professionnelle et mobilité des jeunes diplômés dans les métiers de la communication en France
Touati Zeineb, Maitre de conférences, Université du Havre CIRTAI
Badulescu Cristina Maitre de conférences, Université de Poitiers
Les compétences professionnelles des communicateurs : des métiers en redéfinition et en quête de légitimation
La culture créative des organisations comme substrat à l’apprentissage créatif
Dany Baillargeon, professeur, Université de Sherbrooke
Des communicants en quête de savoirs et de pratiques réflexives dans une entreprise en tension
Brulois, Vincent, Maitre de conférences,, Université Paris 13
Charpentier, Jean-Marie, responsable de l’observation sociale d’une entreprise publique, Vice-président de l’AFCI
Viers, Jacques, Vice-président de l’APSE
Le métier de référenceur est-il pérenne et légitime en communication ?
Domenget Jean-Claude, Maître de conférences, Université de Franche-Comté
Michel Jean-Luc, Professeur des universités, Université de Saint-Etienne
« Points de vue » sur la professionnalisation des communicateurs
La RSE : mentir donne de si bons résultats
Dagenais Bernard, Professeur titulaire, Université Laval, Québec
Résumés/Abstracts
« Pourquoi ça marche ? ». Retour critique sur des dispositifs pédagogiques dans des formations de chargés de communication
Bats Raphaëlle, Conservateur des bibliothèques, Chargée de relations internationales, enssib, Laboratoire Gabriel Naudé
raphaelle.bats@enssib.fr
Peyrelong Marie-France, Maître de Conférences, enssib, Laboratoire elico EA-4147
marie-france.peyrelong@enssib.fr
Vila-Raimondi Martine, Maître de Conférences, Université Jean Moulin-Lyon 3, Laboratoire elico EA-4147
martine.vila-raimondi@univ-lyon3.fr
La communication propose un retour critique sur des dispositifs de formation liés aux métiers de communication. Elle s’attache à questionner les référentiels qui servent à cadrer ces professions et la mise en objectifs pédagogiques des compétences identifiées. Les dispositifs au cœur des formations évoquées ici font largement appel à des modalités permettant de faire « entrer le réel ». Nous interrogeant sur le « pourquoi ça marche », nous mettons en évidence combien il s’agit de repenser l’articulation théorie/pratique sans les opposer. Au-delà de cette articulation, nous considérons que la création d’espaces collectifs de dialogue contribue à favoriser une réflexivité et une meilleure appropriation des compétences professionnelles.
Mots clés : Dispositif pédagogique, réflexivité, compétences, métiers de communication
This paper presents a critical review of vocational training systems and arrangements in the field of communication. Competencies frameworks used in order to guide trainings and to define educational objectives are therefore examined. The training practices mentioned in this article aim to bring “professional reality” in the educative process whether through case studies or through real projects (i.e. orders from professional partners from enterprises or external institutions). Questioning our practices (how does it work?) this leads us to examine the articulation between theory and practice considering that these two aspects are not contradictory. Beyond this articulation lies the assumption that dialogue and exchanges between learners – and therefore creating spaces of discussion as an important part of the training design and setting – enhance a reflexive comportment and thus a better appropriation of professional skills.
Keywords: pedagogical framework, reflexivity, competencies, communicational activities
Brand review: quand la casuistique coopérative tuteurée prend le relai de la formation théorique
Cotton Anne-Marie, Maître de conférence, Arteveldehogeschool University College Gent am.cotton@arteveldehs.be
Cette recherche-action propose d’approfondir les dispositifs pédagogiques partant de l’hypothèse que certains apprentissages se développent davantage dans des processus d’imprégnation/expérience de cas réels que dans des processus d’acquisition/transmission. L’auteure présente avec cette casuistique une approche de semi-immersion en atelier qui permet aux étudiants d’évaluer leur progression à chaque étape, tout en élaborant pour leur marque une réflexion sur la construction du processus stratégique, et à l’enseignant de pallier les carences en amont et en aval, tout en référant aux modèles théoriques sur lesquels ils doivent se baser pour construire leur argumentaire. Elle énonce les avantages et les défis qu’implique ce choix, forçant l’enseignant à surpasser la dimension purement académique et à réinventer pour chaque marque et donc pour chaque équipe un univers référentiel propre sans pour autant interférer dans la progression individuelle de l’apprenant sur sa zone proximale de développement comme la définit Vygotski (1997).
Mots-clés : Apprentissage socioconstructiviste, processus d’imprégnation, audit de marque, ateliers en temps réel
This research proposes to deepen our understanding of pedagogical methods based on the assumption that certain types of learning are best developed during experiential learning processes / experiences of real time situations rather than via acquisition / transmission processes. With this casuistic, the author presents a workshop utilising a semi-immersion approach that allows students to evaluate their own progress at each stage, whilst reflecting on the construction of the strategic process of their brand. This approach also allows the teacher to overcome deficiencies in both the upstream and downstream analyses, while referring to the theoretical models on which the students need to use in order to build their arguments. The author outlines the benefits and challenges involved in this choice: forcing the teacher to surpass the purely academic dimension and reinvent for each brand, and therefore for each team a proper referential system without interfering in the individual learner’s progress i.e. in his/her zone of proximal development as defined by Vygotsky (1997).
Keywords: Socio-constructivist learning, impregnation process, brand audit, workshops in real time
Innovation organisationnelle dans la phase amont d’un projet de diplôme universitaire professionnel dans le secteur de la communication digitale
Larroche Valérie Maître de conférences, Information communication, IUT Lyon 3, Elico
valerie.larroche@univ-lyon3.fr
Cet article présente un retour d’expérience distancié sur la licence marketing digital, gestion de contenus et stratégies numériques de l’IUT Lyon 3 habilitée depuis 2009. L’originalité de cette licence réside dans le choix d’un secteur émergent en 2007 mais aussi dans le fait de constituer un collectif, composé de professionnels et d’universitaires, en amont de la concrétisation du projet. La théorie de la traduction (Callon, 1986) permet de présenter le contexte de l’élaboration de cette licence à l’aide des concepts de problématisation, d’intéressement et d’enrôlement et de discuter du degré d’investissement des instances en présence. Elle permet aussi d’analyser le processus de construction d’une équipe dédiée à la création d’un diplôme dans le secteur du digital. Nous montrons comment au sein de cette équipe, la cooptation et un leadership partagé ont favorisé l’intelligence collective pour établir une maquette pédagogique adaptée aux attentes des professionnels.
Mots clés : Modèle de la traduction, licence professionnelle, marketing digital, cooptation, intelligence collective, maquette pédagogique
This paper presents a critical feedback on the creation of a professionnal bachelor’s degree (“Licence” in the French educational system) in digital marketing, web content management and digital strategy in 2009 at Lyon 3 University. The original features of this licence lie in the choice of an emerging sector (in 2007) and in the creation of a working group composed of professionals and academics for the shaping and designing of this diploma, this at a very early stage. Callon and Latour’s Actor Network Theory (or sociology of translation) is useful to the analysis of the making of this degree. Using their conceptual framework (enrollment, problematization, involvement, etc.) we can put into light the whole process and discuss the degree of investment of the different stakeholders of the project. We will particularly point out how cooptation and shared leadership enhanced a collective intelligence in order to develop an educational model adapted to the needs of professionals.
Keywords: Model of translation, professional license, digital marketing, cooptation, collective intelligence, educational model
De la fragmentation procédurale à l’émiettement épistémologique. Quelles articulations pour la production discursive ?
Bertrand Labasse, Département de communication et Département de français, Université d’Ottawa
blabasse.udo@pressetech.org
Le développement social, économique et technologique du domaine de la communication s’accompagne d’une spécialisation croissante des pratiques professionnelles et des formations qui leurs sont liées, au risque d’un délitement de la substance académique de ces dernières. Un tel délitement est-il pour autant inéluctable ? Se consacrant au dénominateur commun de ces filières – la production discursive médiatisée sous toutes ses formes – cet article examinera l’hypothèse selon laquelle les problèmes de cohérence perceptibles à l’échelle globale, celle de l’interdiscipline, sont structurellement assimilables à ceux que peut connaître, à l’échelle locale, tout programme de formation universitaire en communication, lesquels sont à leur tour similaires à ceux que l’on peut remarquer à l’échelle d’un simple cours ou même d’un manuel de communication à vocation pratique. On examinera dans un premier temps – en prolongeant une recherche antérieure – comment les connaissances et préceptes opératoires sont structurés dans les manuels, avant de transposer cette analyse à la structuration interne des programmes de formation, ce qui conduira enfin à montrer que la cohérence et les perspectives de la nébuleuse interdisciplinaire que forme l’enseignement de la communication dépend moins des bourgeonnements de sa périphérie que des articulations fondamentales qui en établissent le centre.
Mots clés : communication, épistémologie, didactique, expertise, rédactologie
Social, economic and technological developments in the field of communication are accompanied by increasing specialization of professional activities and academic programs, to the risk of a disintegration of the academic substance of the field. Is such a disintegration inevitable? Focusing on the common denominator of these curricula – discursive production in all its forms – this article will examine the hypothesis that the problems of consistency visible globally, those of the interdiscipline, are structurally similar to those that encounter, locally, most university programs in communication, which are in turn similar to those that can be observed on the scale of a single course or even of a practical communication guide. We will first examine how the knowledge and precepts are structured in textbooks, before transposing this analysis to the internal structure of training programs, which will lead us to show that consistency and prospects for communication in higher education depends less on its burgeoning periphery that on the fundamental articulations at the center of the interdiscipline.
Keywords: communication, epistemology, didactics, expertise, writing studies
Employabilité, insertion professionnelle et mobilité des jeunes diplômés dans les métiers de la communication en France
Touati Zeineb maître de conférences, Université du Havre CIRTAI
touatibz@univ-lehavre.fr
Badulescu Cristina, maître de conférences, Université de Poitiers badulescu_cristina@yahoo.com
De nombreuses études montrent un écart en terme d’accès à l’emploi entre les jeunes diplômés des Grandes Écoles et ceux issus d’un cursus universitaire classique en France. Nous nous intéressons dans cette contribution, selon une analyse comparative, à l’accès à l’emploi ainsi qu’à la corrélation entre le niveau de compétences, le niveau de diplôme et le type d’emploi occupé par les jeunes issus de l’enseignement professionnalisant (Grandes écoles/formations universitaires type DUT ou licence professionnelle) exerçant dans les métiers de la communication.
Mots clés : insertion professionnelle, jeunes, métiers, compétences
Many works in the literature have shown the employment gap between young people with a “Grande Ecole” diploma and University classic diplomas in France. In this paper, we are interested, using a comparative analysis, in the diploma level and employment relationship for young people working in communication with professional studies background (“Grande Ecole”, Universities’ diplomas as DUT…).
Keywords: professional insertion, young, job, competencies
La culture créative des organisations comme substrat à l’apprentissage créatif
Dany Baillargeon, professeur, Université de Sherbrooke
dany.baillargeon@USherbrooke.ca
La créativité, autant comme acte processuel que comme résultat de ce processus, est un trope fondateur des agences de communication marketing (McFall, 2004, Nixon 2003). Certains avancent même que la créativité serait la raison d’être des agences (Nixon, 2003). Or pour certains, la créativité ne s’apprendrait pas – en témoigne le parcours académique éclectique des créatifs – ou ne s’apprendrait qu’au contact des pairs (Powell, 2006), à travers des dynamiques de production de sens (Drazin, Glynn & Kazanjian, 1999), des frictions entre les différents corps d’emploi (Hirschman, 1989) ou au contact des clients (Cronin, 2004). Cet article a un triple objectif : 1) d’abord proposer une définition opératoire pour mieux saisir cette culture créative ; 2) l’exemplifier à l’aide d’une étude de cas dans une petite agence de onze personnes 3) mettre en relation la notion de culture créative avec celle d’apprentissage et de transmission du savoir créatif. Il s’en dégage que la performativité de l’ethos créatif des employés comme celle de l’agence participent à maintenir cette culture créative autant qu’elle transmet des formes d’apprentissage de qui est et de ce qui est créatif à travers des dynamiques identitaires, l’éducation à faire auprès des clients et l’utilisation de structures de légitimation interne et externe à l’agence.
Mots clés : Culture créative, culture organisationnelle, apprentissage organisationnel, agence, publicité.
Creativity, both as a procedural act as well as the result of such a process, is a founding trope of marketing communication agencies (McFall, 2004, Nixon 2003). Some even argue that creativity is the raison d’être of those agencies (Nixon, 2003). But for some, creativity cannot be learned – as shown by the eclectic academic background of creatives – or it could be learned only through being in contact with peers (Powell, 2006), with clients (Cronin, 2004), through the process of creating meaning (Drazin, Glynn & Kazanjian, 1999), or frictions between different job categories (Hirschman, 1989). The goal of this article is threefold: 1) to propose an operational definition of “creative culture” in order to better understand it; 2) to exemplify it using a case study of a small agency 3) to articulate a relationship between the three related concepts: culture, creative learning and transmission of creative knowledge. The study demonstrates how the performativity of the creative ethos of both employees and agency interact to maintain this creative culture while indicating who and what is creative, through dynamics of identity, educating clients and the use of internal and external structures of legitimation.
Keywords: Creative culture, agency, advertising, organizational culture, organizational learning.
Des communicants en quête de savoirs et de pratiques réflexives dans une entreprise en tension
Brulois Vincent, LabSIC, Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité, France
brulois@sic.univ-paris13.fr
Charpentier, Jean-Marie, responsable de l’observation sociale d’une entreprise publique, Vice-président de l’AFCI, France
cojm@club-internet.fr
Viers Jacques, Vice-président de l’APSE, France
jacques.viers@gmail.com
En 2013, l’AFCI organisait la quatrième formation autour de l’apport des sciences sociales à la communication. Celle-ci s’inscrit dans une réflexion engagée auparavant sur les savoirs nécessaires aux pratiques professionnelles des communicants. Son objectif est de leur proposer des éléments de connaissances, en contrepoint de leurs compétences, afin de penser la communication et d’agir dans une période incertaine. Partant des situations de travail des communicants, il s’agit de pousser plus avant la réflexivité sur leurs pratiques, de les aider à comprendre leurs logiques d’action, à se mettre à distance et d’étayer une posture professionnelle différente. À tout le moins, ces deux expériences montrent des acteurs en réflexion et un besoin de quelque chose en contrepoint d’une formation initiale parfois lointaine, souvent pratique et opérationnelle. Elles permettent en tout cas d’apprécier une dynamique de métier à l’œuvre, déportant les enjeux de la communication de plus en plus du côté du dialogue, du débat, voire de la confrontation avec les acteurs de la société comme avec les salariés. S’impose l’idée qu’un détour par les sciences sociales peut favoriser la compréhension de ce monde en mouvement qu’est l’entreprise. In fine, cela peut nourrir d’autres pratiques professionnelles en communication, moins ancrées sur la belle image et le discours lisse que sur le social.
Mots clés : Communication, entreprise, savoir-faire, savoir, réflexivité.
In 2013, the AFCI organized the fourth training around the contribution of the social sciences to communication. This one joins in a reflection committed previously on the knowledge necessary for the professional practices of the communicators. Its objective is to propose them elements of knowledge, in counterpoint of their skills, to think of the communication and act for the uncertain period. Starting work situations of communicators, it is a question of urging more before the reflexivity on their practices, of helping them to understand their logics of action, to get away and to support a different professional posture. At the very least, these two experiments show actors in reflection and need for something in counterpoint of a sometime distant initial formation. They allow anyway estimating dynamics of job in the work, deporting the stakes in the communication on the side of the dialogue, debate or confrontation with the actors of the society as with the employees. The idea is imperative that a bend by the social sciences can favor the understanding of this world in movement that is the company. In fine, it can feed other professional practices in communication, less anchored on the beautiful image and the smooth speech that on the social.
Keywords: company, communication, knowledge, skills, reflexivity
Le métier de référenceur est-il pérenne et légitime en communication ?
Domenget Jean-Claude, Maître de conférences, Université de Franche-Comté, ELLIADD-OUN
jean-claude.domenget@univ-fcomte.fr
Michel Jean-Luc, Professeur des universités, Université de Saint-Etienne, CECCOPOP/LARGETS
jean.luc.michel@mac.com
Si la pérennité de ce métier de référenceur n’est plus remise en cause, la question centrale qui reste posée est celle de sa légitimité. Un des objectifs de cet article est de montrer que le métier de référenceur s’inscrit dans la structuration générale des professions de la communication. En premier lieu, il s’agira de valider sa pérennité au travers des diversifications et des recompositions des tâches autour d’un noyau invariant de compétences. En second lieu, l’étude analysera le long cheminement vers la légitimité du référencement en montrant l’élargissement de ses tâches opérationnelles du début à des missions de plus en plus stratégiques et globales. Pour cela, une modélisation dynamique est proposée autour de cinq profils type de référenceurs : les Défricheurs, les Explorateurs, les Organisateurs, les Planificateurs et les Stratèges. Cette modélisation vise à offrir une représentation la plus fidèle possible d’une réalité complexe et mouvante tout en s’inscrivant dans le cadre général de la problématique de l’employabilité. Le référencement vise à franchir une nouvelle étape, celle de gagner sa légitimité, c’est-à-dire d’être jugé assez crédible pour participer aux choix stratégiques en amont de la communication par le web.
Mots clés : employabilité, légitimation, professionnalisation, référenceur, optimisation
If the sustainability of the SEO is no longer questioned, the central question that remains is that of legitimacy. One objective of this article is to show that the job of SEO is in the general arrangement of the communication professions. First, it validates its sustainability through diversification and reconstructions tasks around an invariant core competencies. Secondly, the study analyzes the long journey to the legitimacy of SEO showing the expansion from its operational early tasks to an increasingly strategic and global role. For this purpose, a dynamic model is proposed based on five types of profiles SEOs : the Pioneers, Explorers, Organizers, Planners and Strategists. This model aims to provide the most accurate possible representation of a complex and changing reality while in the wider context of the issue of employability. SEO aims to go one step further, the gain legitimacy, that is to say to be considered credible enough to participate in the strategic choices upstream communication via the web.
Keywords: SEO, professionalization, communication professions, employability, legitimacy
La RSE : mentir donne de si bons résultats
Dagenais Bernard, Professeur titulaire, Université Laval, Québec
Bernard.Dagenais@com.ulaval.ca
À partir de l’analyse de dizaines d’exemples d’engagement d’entreprises internationales ou canadiennes en matière de responsabilité sociale, nous avons fait les constats suivants : (1) les politiques de RSE ne sont trop souvent que l’expression de vœux pieux; (2) elles ne sont assujetties à aucune obligation d’applications concrètes ; (3) elles peuvent être démenties par des pratiques contraires à la politique ; (4) elles sont rentables car le public croit davantage l’expression de générosité que les mensonges qui les entourent. Dès lors, les entreprises ne se gênent aucunement pour projeter d’elles-mêmes une image d’entreprise responsable tout en ayant des pratiques condamnables, car en général la sanction de l’opinion publique n’est pas au rendez-vous. L’exemple des Prix Pinocchio en France en témoigne.
Mots clés : responsabilité sociale des entreprises, mensonge, image institutionnelle
Having analysed dozens of examples of the commitment of international and Canadian businesses in the area of social responsibility, we arrive at the following observations: (1) CSR policies are all too often merely a matter of lip service; (2) they do not involve any obligation to apply concrete measures; (3) they may be contradicted by practices that are contrary to the policy; (4) they are profitable because public belief is more strongly influenced by the expression of generosity than by the fact of the lies surrounding them. As a result, businesses do not hesitate to project the image of a responsible enterprise while engaging in reprehensible practices, because in general public opinion does not cast blame upon them for doing so. The example of the Pinocchio Awards in France is a reflection of this.
Keywords: corporate social responsability ; lies ; corporate image
Biographies des auteurs
Cristina Badulescu (France) est maître de Conférences à l’Université de Poitiers. Ses recherches portent principalement sur la communication sensorielle et la médiation culturelle et muséale et sur l’analyse des stratégies publicitaires et marketing.
Dany Baillargeon (Canada) est professeur en communication appliquée à l’Université de Sherbrooke, où il est responsable des programmes de 2e cycle en communication appliquée. Chercheur associé à la Chaire de communication marketing et relations publiques de l’Université du Québec à Montréal, il s’intéresse à la culture créative des petites organisations, à l’identité des travailleurs dans les domaines créatifs de même qu’à la créativité dans la communication marketing.
Raphaëlle Bats (France), Conservateur de bibliothèques, Chargée des Relations Internationales à l’enssib, membre du Laboratoire Gabriel Naudé. Ses recherches portent en bibliothéconomie internationale comparée sur la communication, les notions de participation et de co-construction, la dimension politique des bibliothèques, la coopération internationale. Elle travaille actuellement à une enquête sur les projets participatifs des bibliothèques en Rhône-Alpes et une étude comparée de la motivation à la participation du public aux projets des deux laboratoires des bibliothèques de Woodneath, Kansas City et de la New York Public Library, New York City.
Vincent Brulois (France) est maître de conférence en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris 13, responsable du Master Communication et RH et actuel directeur de l’UFR Communication à Paris 13. Au sein du LabSIC. ses recherches portent principalement sur l’évolution de la fonction Communicationen entreprise, principalement de la communication interne. Il est co-auteur avec Jean-Marie Charpentier du livre Refonder la communication en entreprise : de l’image au social (2013).
Jean-Marie Charpentier (France) est responsable de l’Observatoire social d’une entreprise publique en France, docteur en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris 13, membre du Laboratoire des Sciences de l’information et de la communication (LabSIC) et vice-président de l’association française de communication interne, où il est responsable des liens entre communication et sciences humaines et sociales. Il est co-auteur avec Vincent Brulois du livre Refonder la communication en entreprise : de l’image au social (2013).
Anne-Marie Cotton (Belgique) est maître de conférences (lector) en Gestion de la Communication à Arteveldehogeschool University College (Gand, Belgique). Elle coordonne le master en relations publiques européennes (Marpe). Ses principaux domaines de recherche portent sur l’intersection entre l’éducation et la communication.
Bernard Dagenais (Canada) est professeur titulaire au Département d’information et de communication de l’Université Laval. Membre de la Chaire de communication marketing et relations publiques de l’Université du Québec à Montréal, ses champs de recherche couvrent les relations publiques, l’image et la réputation des individus et des entreprises, la place du mensonge dans le discours public, le recours à la violence dans les stratégies de communication.
Marc D. David (Canada) est professeur de communication marketing à l’Université de Sherbrooke, où il est responsable du cheminement intégré (1er et 2e cycle) en communication marketing. Chercheur associé à la Chaire de communication marketing et relations publiques de l’Université du Québec à Montréal, ses recherches portent principalement sur l’analyse des stratégies de communication, sur l’étude processuelle des pratiques professionnelles en communication ainsi que sur la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises).
Jean-Claude Domenget (France) est membre de l’équipe Objets et Usages Numériques (OUN) du laboratoire ELLIADD de l’Université de Franche-Comté, ses recherches s’inscrivent dans un renouvellement de la sociologie des usages à l’ère numérique et portent principalement sur les usages professionnels des médias socionumériques. Participant à plusieurs réseaux et associations de chercheurs, il intervient pour des missions de conseil auprès d’entreprises et a tenu des responsabilités au sein du CA de l’association professionnelle SEO Camp.
Bertrand Labasse (Canada) est professeur aux départements de français et de communication de l’Université d’Ottawa et professeur invité à l’École supérieure de journalisme de Lille. Ses recherches portent principalement sur les interactions entre les facteurs psychologiques et sociaux dans la production et la réception des informations, ce qui l’a notamment conduit à travailler sur les valeurs et sur les connaissances praticiennes et savantes mobilisées dans ce domaine.
Valérie Lépine (France) est maître de conférences à l’Université Pierre Mendès France, Chercheure au groupe de recherche sur les enjeux de la communication (GRESEC) et secrétaire générale de la Société française des sciences de l’information et de la communication (SFSIC). Ses travaux portent sur les communications organisationnelles au prisme des problématiques liées au déploiement des Tics, au nouveau management public. Ses recherches en cours questionnent les dynamiques de professionnalisation et les articulations entre compétences managériales et communicationnelles.
Jean-Luc Michel (France) est professeur des universités en sciences de l’information et de la communication est le créateur du département de communication de l’Université Jean Monnet St-Etienne-Lyon. Il est également responsable du master de stratégie de communication globale de cette université.
Marie-France Peyrelong (France), est maître de conférences à l’Ecole Nationale Supérieure en Sciences de l’Information et des Bibliothèques (enssib). Membre du laboratoire Elico ses recherches portent sur les médiations en œuvre dans les partages et la circulation de l’information et des connaissances, le travail collaboratif, l’oral et l’écrit dans les organisations, les questions de reconnaissance au travail en lien avec le nouveau management public.
Zeineb Touati (France) est maître de Conférences à l’Université du Havre. Elle travaille principalement sur deux domaines de recherche: 1. la communication électronique (les nouvelles formes d’expression et d’engagement sur internet); 2.les représentations sociales des femmes dans les médias et la société.
Jacques Viers (France) est docteur en droit et diplômé de l’IEP Paris en sociologie de l’entreprise, est chargé de cours dans le Master Communication et RH de l’Université Paris 13 sur les questions de développement durable et responsabilité sociale et environnementale (RSE) de l’entreprise. Il a fait carrière dans l’industrie à des postes de communicant et de responsable de RSE. Il est à présent vice-président de l’APSE.
Martine Vila-Raimondi (France) est Maître de conférences à l’Université Jean Moulin Lyon 3. Membre du Laboratoire Elico Lyon, ses principaux champs de recherche portent sur la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), l’analyse sémio-discursive des sites web des entreprises du CAC 40 et de leurs réseaux sociaux, de l’étude de la communication numérique d’institutions patrimoniales. Elle participe aux séminaires d’animation scientifique de l’ARC Région Rhône-Alpes « les matinées de l’Open data » sur les usages informatiques innovants.