Appel à articles
Revue Sciences de la société, n°106, 2019
Laurent Morillon, Valérie Carayol, Sylvie Grosjean
Nouvelle date de remise des propositions : 15 avril 2018
Que ce soit sur la scène socio-professionnelle, celle des média ou encore de la recherche, les questions de la « santé au travail » sont d’actualité dans les pays occidentaux depuis les années 1990. Si la paternité institutionnelle de l’expression revient à l’Union Européenne (Aballéa, Mias, 2014), celle-ci apparaît aujourd’hui très diversement définie. D’emblée, l’association des deux termes semble paradoxale, la souffrance étant à l’origine latine du mot travail (tripalium1). Si celui-ci – qu’il soit prescrit, réalisé ou vécu – peut participer à l’accomplissement et à la construction identitaire de l’individu ainsi qu’à l’entretien de sa condition physique, il peut également être source de souffrances, d’accidents, de maladies (par exemple de cancers liés à la manipulation de produits), d’épuisements (physique, psychique, etc.) voire de décès. Or, la potentielle étude de ces effets s’avère d’autant plus difficile qu’ils sont potentiellement différés, que leurs causes sont multiples et complexes et que les liens à la morbidité sont difficiles à évaluer. Les réflexions entreprises portent alors sur l’impact sur la santé des techniques, produits, postures, conditions d’exécution de la tâche, modes d’organisation et de gestion (dont celle des « ressources humaines »), de la pénibilité physique, de l’usure des corps, de la dangerosité de l’environnement. Aujourd’hui, la santé au travail est déclinée et entreprise selon différentes entrées : Risques Psychosociaux (RPS), Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), Qualité de Vie au Travail (QVT), etc. Là encore, les définitions divergent, centrées sur l’individu ou le collectif, visant la prévention ou la réparation, établies dans une optique d’analyse ou de législation.
A l’occasion de ce numéro de la revue Sciences de la société, nous nous proposons de contribuer à l’enrichissement des travaux en sciences humaines et sociales sur la santé au travail. Les auteurs sont invités à aborder ces questions dans une problématique info-communicationnelle ou dans une problématique qui verrait l’objet « information » ou « communication » occuper une place centrale. Ils interrogeront leur place et/ou leur rôle vis-à-vis de la santé au travail. Les réflexions et potentiels modèles théoriques proposés prendront appui de manière privilégiée sur des enquêtes de terrain. Les contributions s’inscriront prioritairement dans les sciences de l’information et de la communication mais les contributions de chercheurs d’autres disciplines (sociologie, psychosociologie du travail et des organisations…) sont les bienvenues.
Calendrier :
Nouvelle date de remise des propositions de deux pages maximum : 15 avril 2018 Sélection des propositions : 30 mai 2018
Remise de l’article intégral : 30 septembre 2018
Évaluation par le comité scientifique : 15 octobre 2018
Publication du n° 106 de la revue Sciences de la société : premier trimestre 2019